Le magazine féministe organisait ce samedi 11 novembre à Bruxelles une après-midi d’activités pour célébrer son vingt-cinquième anniversaire, et faire le point sur son expérience du journalisme féministe.
Sur l’estrade, on retrouve une partie de la fine fleur du journalisme féministe belge :
- Audrey Vanbrabant, journaliste et autrice
- Manon Legrand, journaliste
- Lise Ménalque, doctorante à l’ULB
- Aurore Kesch, Présidente de Vie féminine
- Sabine Panet, rédactrice en chef de axelle magazine
Elles énumèrent tour à tour l’histoire et les évolutions du bimestriel : les dossiers, les reportages grands formats, et les podcasts créés en 2020 pour raconter le reportage à une interviewée aveugle [1].
Sabine Panet explique que le magazine est devenu une référence francophone, par sa qualité bien sûr, mais aussi grâce à ses archives en ligne [2].
Elle évoque ensuite la constitution du collectif Kiosque [3], qui rassemble l’écosystème médiatique indépendant belge (Alter échos, axelle, Imagine Demain le monde, Le Ligueur, Médor, Tchak, et Wilfried), notamment pour batailler contre l’augmentation des coûts postaux pour la distribution de la presse.
Enfin, elle aborde la mal-traitance des femmes journalistes dans les médias, qui a mené la rédaction d’axelle à la réalisation du « brouillon sur le journalisme féministe ». Cette thématique est ensuite développée dans 4 ateliers dans lesquels se répartissent les participantes.
Atelier : Comment pratiquer l’intersectionnalité en tant que journaliste féministe ?
Pendant l’atelier, Salwa Boujour, journaliste et présidente de l’ADIM (Association pour la Diversité et l’Inclusion dans les Médias), nous partage une série d’articles de presse récents, clairement stéréotypés, afin de les analyser et de les déconstruire. Les axes d’analyse sont ceux de l’intersectionnalité : le sexisme, le racisme et le validisme.
Salwa Bonjour donne des formations sur le journalisme intersectionnel. Elle accompagne les journalistes à prendre conscience des oppressions qu’ils perpétuent (inconsciemment ou pas), par le cataloguage et les injonctions contradictoires. Elle explique que l’illusion de la neutralité journalistique vise à maintenir l’ordre établi : la neutralité n’existe pas. Tout journalisme est un choix éditorial.
Exemples de sujets de « minorités » tus par les choix éditoriaux partisans : les femmes dans les prisons (en Belgique, 96% des personnes en prison sont des hommes), les signes convictionnels dans l’enseignement secondaire (toutes les religions sont concernées), les entrepreneuses noires [3], les combats des femmes handicapées par les choix validistes [4]…
Or l’article 1 du code de la déontologie du journaliste [5] précise bien :
« Les journalistes recherchent et respectent la vérité en raison du droit du public à connaître celle-ci. Ils ne diffusent que des informations dont l’origine leur est connue. Ils en vérifient la véracité et les rapportent avec honnêteté. (…) »
Quand un média ne respecte pas cet article, il est important de l’interpeler publiquement.
Après le retour des ateliers, des comédiennes lisent les fictions féministes imaginées par les journalistes du magazine, une immersion dans un avenir fantasmé, dans lequel les féministes obtiennent enfin gain de cause.
Je vous prépare un article avec d’autres références de fictions féministes, vous allez voir, ça fait du bien au moral !😊
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A voir aussi :
[1] Les podcats d’axelle magazine
[2] Archives de axelle magazine
[4] Entreprenoires
[5] Les dévalideuses